Analyse avant-match - Suisse - Belgique
Pour préparer un tournoi de cette envergure, il y a ceux qui jouent des adversaires prenables, d'autres qui n'affrontent que des cadors, et enfin ceux qui varient entre les deux. La Belgique en fait partie. Première étape sur la route de la France, la Suisse, souvent comparée à la Belgique pour sa génération dorée. Allons voir si tout cela est crédible...
1) De qualités indéniables, des deux côtés
SUISSE:
Les helvètes s'offrent un groupe intéressant, composé de quelques noms ronflants. Ils sont 28 à faire partie de cette pré-sélection, le groupe complet devant être annoncé d'ici le 29 mai, date annoncée par le sélectionner Vladimir Petkovic.
Chaque secteur de jeu contient au moins un grand nom du football, pas forcément de classe mondiale, mais clairement au niveau d'une compétition majeure. La Suisse ne disputera, avec cette génération, que son deuxième tournoi majeur, comme nous.
Les noms les plus connus de cette liste ne sont autres que Yann Sommer (FC Bâle), Stephan Lichtsteiner (Juventus), Ricardo Rodriguez (Wolfsburg), Granit Xhaka (Monchengladbach), Admir Mehmedi (Bayer Leverkusen) et Xherdan Shaqiri (Stoke City).
Rayon blessure, citons l'absence de Schär (défenseur central), victime d'une grosse entorse à l'entraînement ce lundi, dont la participation finale au tournoi n'est pas encore garantie.
Rayon blessure, citons l'absence de Schär (défenseur central), victime d'une grosse entorse à l'entraînement ce lundi, dont la participation finale au tournoi n'est pas encore garantie.
BELGIQUE:
Inutile de refaire le tour de toute la sélection, mais la Belgique tient l'un des effectifs les plus attrayant de l'Euro. Déjà rassemblé depuis plusieurs jours, ce groupe de 24, ne subira qu'une seule petite modification, à savoir le départ d'un défenseur. Sauf blessures ou catastrophes comportementales, le groupe ne devrait donc pas radicalement changer.
Très forts dans le milieu et en attaque, les Belges souffrent d'une présence plus faible en défense, restant cependant suffisamment intéressante pour ne pas susciter de réelle angoisse. Un noyau bien équilibré, attendu de pied ferme en France. Et ça tombe bien, puisque nous aussi, on attend ce tournoi avec une certaine impatience.
Citons quelques-unes des pépites en guise d'exemple: Eden Hazard (Chelsea), Thibaut Courtois (Chelsea), Kevin De Bruyne (Manchester City), Jan Vertonghen (Tottenham), Dries Mertens (Naples) ou Romelu Lukaku (Everton). Rien que ça.
Les Diables seront privés de Radja Nainggolan, victime d'une déchirure au mollet et out jusqu'au mois de juin, et la rencontre amicale face à la Norvège. Yannick Ferreira Carrasco ne sera pas encore disponible, en pleine préparation de la finale de la Ligue des Champions, disputée le même jour à Milan. Rayon défensif, Nicolas Lombaerts ne sera pas encore apte à disputer cette rencontre, tandis que Boyata sera reposé, au même titre que Denayer. Laurent Ciman, lui, devrait débuter au poste d'arrière droit, tandis qu'Alderweireld retrouverait sa position axiale, occupée à Tottenham. Vermaelen débutera dans l'axe.
2) La Suisse, trois tactiques possibles
La grande question qui se pose, c'est de savoir comment la Suisse pourrait se présenter face à la Belgique. Depuis son arrivée à la tête de la formation helvète, Petkovic varie entre trois formations: le 4-3-2-1, le 4-2-3-1 et le 4-3-3. Ce sont bien sur les plus utilisées, rien n'empêche le coach de nous sortir une surprise de son chapeau. On ne sait jamais, au fond!
Généralement, lorsqu'ils affrontent une équipe offensivement supérieure, dont la qualité première réside dans le jeu de possession, la première option est privilégiée. Voici donc comment cette équipe pourrait se présenter face à nos diables rouges:
Une possibilité de onze de départ pour la Suisse. |
Que retenir de ce 11 hypothétique? Première chose, la défense est une habituée, composée de joueurs expérimentés et professionnels jusqu'au bout des ongles, seul Djourou semble devoir se battre pour obtenir une place durable dans l'axe de la défense. Latéralement, c'est du costaud, les belges risquent de devoir passer régulièrement par l'axe, et un certain De Bruyne. De quoi forcer Hazard et Mertens, probablement alignés, à se mettre en mouvement en permanence pour bouger ce bloc défensif.
Notons également le réel potentiel offensif dont cette équipe peut profiterf. Xhaka et Berhami sont capables d'apporter beaucoup en reconversion offensive, en venant soutenir le duo Shaqiri-Mehmedi. Seferovic est un bon attaquant, mais il semble que ce soit Shaqiri le plus dangereux en phase de finition, avec 17 buts en 51 sélections. Un peu comme nous, en réalité, où le joueur au poste de numéro 9 ne s'avère pas être le plus décisif. Un point commun à retenir, c'est une certitude.
On le voit, ce système favorise deux choses: d'abord, une supériorité numérique en phase défensive, avec pas moins de 7 joueurs destinés à jouer vers l'arrière, même si Berhami et Xhaka feront office de dynamiteurs en contre. Offensivement, la Suisse sait aller vite, frapper fort. Il va falloir se méfier, et trouver une paire axiale costaude, Shaqiri-Mehmedi-Seferovic, ça nous offre un trio offensif de très grande qualité. Il va falloir se méfier!
La Suisse a un vrai bloc compact. Il est probable que la victoire se gagne à la patience. Il va falloir bloquer rapidement les transitions en phase défensive, sous peine d'être puni rapidement. L'adversaire, on le voit, reste très costaud. Tant mieux, cela promet une opposition utile pour jauger la qualité de nos Diables.
Comme dit plus haut, c'est ce choix tactique qui semble le plus adapté pour contrer la Belgique et son potentiel offensif. Rien ne garanti que ce soit ce onze ou cette formation qui soit définitivement utilisée, mais il semble crédible. A vérifier une petite heure avant le match, vous en conviendrez.
3) Au fond, quels enjeux dans ce match?
Côté Belge, la priorité, ce sera de jauger la condition de chaque joueur. Vérifier si les duels sont tenables, si notre pressing est au point, et surtout, si tout le monde semble affûter physiquement pour affronter un tournoi de ce niveau.
Deuxième élément intéressa à surveiller, le niveau mental de cette équipe. Face à une formation défensive, problème souvent rencontré par notre équipe nationale, il sera bon de voir si nous sommes toujours capable de nous montrer patient. La Belgique risque de contrôler la possession, mais il va falloir se montrer intelligent pour éviter la moindre contre-attaque fatale. Un bon test!
Enfin, selon l'attaquant titulaire, voir quelle sera la véritable fonction, le véritable rôle de notre numéro 9. Va-t-on opter pour le physique de Lukaku? La technique d'Origi? Le jeu de tête de Benteke? La vitesse de Batshuayi? Ce sera l'occasion de vérifier quel profil semble le plus prompt face à un bloc aussi compact. Parce que soyons honnêtes, l'Irlande et la Suède risquent bien de ne pas chercher à attaquer. L'Italie, ça semble déjà plus probable.
Du côté de la Suisse, il sera bon de vérifier que tous les enseignements ont bien été tirés du match face à l'Angleterre, perdu 2-0 en septembre dernier. Une équipe au potentiel comparable au nôtre, surtout offensivement, qui avait réellement impressionné des helvètes un peu trop timorés.
Autre observation intéressante, l'éventuelle présence de Zakaria, le petit nouveau des Young Boys de Berne, qui jouera probablement sa place dans les 23 sur ce seul match amical. Ce joueur de 19 ans, milieu défensif, pourrait ainsi honorer sa toute première sélection à l'occasion de cette rencontre couperet. L'occasion de découvrir un talent peu connu, il faut bien l'avouer.
4) Ceux qui peuvent faire la différence sont...
Xherdan Shaqiri
Club: Stoke City (Angleterre)
Position: Ailier/Milieu offensif
Performance en club: 32 matchs, 3 buts
Performance en qualification: 9 matchs, 4 buts
Nombre de sélections: 51
Justification: Shaqiri fait office de leader absolu, de par son niveau de jeu. Capable d'accélérer, le milieu de Stoke City est surtout un redoutable finisseur. Il sera l'homme à suivre de cette équipe, dans ce match comme à l'Euro. Méfiance.
Kevin De Bruyne
Club: Manchester City (Angleterre)
Position: Milieu offensif
Performance en club: 45 matchs, 20 buts et 15 assists
Performance en qualification: 10 matchs, 5 buts
Nombre de sélections: 36
Justification: Il est tout simplement l'un des Belges les plus doués. Auteur d'une saison cinq étoiles à City, le rouquin sera le dépositaire du jeu des Diables. Redoutable au poste de numéro 10, il semble capable de déstabiliser n'importe quelle équipe. Une pépite encore sous-estimée.
5) Le bilan
Ce Suisse-Belgique est clairement alléchant. Face à une équipe dotée de qualités intéressantes, les Diables devront faire preuve d'une grande méfiance.
Un challenge intelligent sur la route d'un tournoi faisant l'objet de grandes ambitions. Offensivement armés, les Diables devront se parer d'une très solide défense pour résister aux charges des contres helvètes. Un challenge intéressant, permettant de juger le niveau de ce secteur tant décrié côté Belge.
Un bon match, que l'on vous souhaite agréable!
Alexandre Braeckman
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