Après-match: Belgique - Grèce
Il y a des rencontres qu'on aurait voulu ne jamais avoir à commenter. Et à cinq minutes prêt, celle-ci intégrait cette catégorie. Insipides, les Diables ont sauvé la mise sur un splendide but de Romelu Lukaku. Analyse d'une première contre-performance sous la tutelle de Roberto Martinez.
1) Une défense fébrile
Ce premier sujet de discorde est un parfait résumé de l'attitude des belges en début de rencontre: suffisante. Moins appliqués qu'à leur habitude, Laurent Ciman et Toby Alderweireld ont enchaîné une série d'erreurs techniques inhabituelles. Si Jan Vertonghen est parvenu à sortir légèrement du lot, il n'en est pas moins critiquable sur le but bêtement encaissé en début de seconde période, en ne couvrant pas Laurent Ciman.
Une prestation d'ensemble qui remet en question la présence absolue du joueur de l'Impact dans le onze depuis l'arrivée du nouveau coach. Sa fébrilité, favorisée par un manque de rythme du à la reprise tardive en MLS, ne jouera pas en sa faveur. Il est d'ailleurs possible que Thomas Vermaelen en profite pour intégrer le noyau des titulaires dés mardi contre la Russie.
La défense à trois n'a jamais semblé ridicule, mais nettement moins appliquée comparée aux dernières sorties. Chose à éviter contre les grandes nations, au risque de se compliquer grandement la tâche.
2) Witsel - Fellaini, ça manque de punch!
Le milieu de terrain était en réalité articulé dans un trio: deux milieux en huit avec le duo Fellaini - Witsel, et Radja Nainggolan plus haut, dans une position similaire à celle qu'il occupe cette saison en club.
Et aucun des trois n'a réellement semblé à son aise. Axel Witsel a donné raison à ses détracteurs, en oubliant d'amener du rythme sans pour autant perdre ses qualités dans la transition simple. Il a également loupé deux grosses opportunités en zone de finition. S'il est impossible d'affirmer que ses premières semaines en Chine aient influencé sur son niveau de jeu, il est certain qu'il s'agissait d'une performance moyenne, en-deçà de ses capacités.
Marouane Fellaini a énormément apporté dans le physique, comme à son habitude, en réussissant quelques beaux gestes techniques au passage. Mais il n'a que peu aidé son équipe sur phase arrêtée, et n'est pas connu pour être un détonateur dans le jeu. Moussa Dembélé, en montant en fin de rencontre, à apporté cette touche de vitesse qui a changé la direction offensive de cette rencontre. Une belle montée!
Devant, Radja Nainggolan est apparu moins incisif qu'à l'accoutumée. S'il a réussi quelques percées intéressantes, en plus d'une série de bons mouvements collectifs initiés, il n'est jamais parvenu à peser autant qu'avec la Roma. Ses automatismes ne sont pas les mêmes, et l'habitude de le voir en huit a pu peser sur ses mouvements avec ses équipiers offensifs. Perfectible, clairement.
3) Quand ça accélère, ça fait mal...
Manque de rythme, d'envie, de créativité... tout était très moyen jusqu'à la montée de Moussa Dembélé, qui a relancé la vocation offensive de cette équipe. Un rebond qui va également de pair avec l'accélération de Kevin Mirallas, auteur, lui aussi, d'une apparition intéressante.
Dries Mertens, Kevin Mirallas, Radja Nainggolan et Moussa Dembélé ont enchaîné les actions intéressantes en fin de match, acculant des grecs fatigués. Il aura fallu un nouveau coup d'éclat de Romelu Lukaku, techniquement parfait, pour délivrer le stade.
Le plus frustrant? Le sentiment que, si la Belgique s'était directement montrée plus influente offensivement, elle aurait gagné cette rencontre sans tant de difficultés. Un peu de suffisance, encore une fois, mêlée à cette difficulté chronique à trouver des solutions face aux blocs compacts.
4) Les absents... montrent leur importance.
Enfin, pour conclure cette courte analyse, parlons quand même de certains absents. Kevin De Bruyne et Eden Hazard sont de vrais inspirateurs techniques, le manque de ces talents s'est fait ressentir de la première à la dernière minute de cette rencontre.
Si le fait des les aligner de front est un immense débat, la présence nécessaire d'au moins l'un des deux est devenue indiscutable. Voir ces deux joueurs vibrer et pousser, depuis les tribunes, leurs équipiers vers l'égalisation parle également pour eux. Ils avaient envie de s'impliquer et doivent regretter de ne pas avoir pu être alignés.
La Belgique a donc bel et bien une certaine forme de dépendance. Les qualités de ces joueurs sont démontrées au moment où elles ne peuvent pas s'exprimer. De quoi rappeler que la Belgique ne possède pas forcément le vivier suffisant pour remplacer certaines individualités. Pour le meilleur ou pour le pire.
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