Quelles cartes Wilmots a-t-il dans sa manche?
À quelques semaines
d’un championnat d’Europe des nations qui s’annonce déterminant pour notre équipe nationale, le peuple belge et
les amateurs de ballon rond se posent encore et toujours la question du
dispositif qui va être mis en place par notre sélectionneur Marc Wilmots. Les
spéculations vont bon train et les attentes autour de nos diables sont
importantes. La blessure de notre Vince national a redistribué les cartes, mais
quels tours Wilmots a-t-il dans son sac ? Petit tour d’horizon.
La plus
probable : Le 4-3-3
Courtois :
un championnat de Belgique en 2011, une Europa League en 2012 suivie d’une
supercoupe d’Europe quelques mois plus tard, en 2013 il enchaîne avec une coupe
d’Espagne. En 2014 une Liga et une finale de Ligue des Champions qu’il est
passé à un cheveu de Sergio Ramos de remporter, une Premier league en 2015,
quel titre en 2016 ? C’est bien simple, à seulement 24 ans, notre Thibaut
national possède déjà une armoire à trophées qui en ferait pâlir plus d’un. Il
est l’une des trois ou quatre références mondiales à son poste. Pas besoin
d’épiloguer, il est l’élément indéboulonnable parmi nos diables. Point.
La défense A (de
gauche à droite):
Vertonghen :
on ne va pas se mentir, Jan n’a pas le même rendement offensif qu’un Alaba ou
un Marcelo au poste d’arrière-gauche, mais ses qualités à la relance et son
aisance technique, combinées à son expérience défensive acquise tout au long de
sa carrière pourraient faire de lui un candidat de choix à ce poste.
Lombaerts : il
aurait certainement été titulaire même en la présence de Kompany. On le sait,
Wilmots lui a déjà fait confiance à de nombreuses reprises et il a rarement
déçu, bien qu’évoluant dans l’ombre des médias traditionnels en Russie, il
reste une valeur sûre de notre effectif. Avec tout juste trente et une bougies
soufflées, il fait office de vétéran avec Jean-François Gillet. 4 championnats
de Russie pour 273 matchs joués avec le Zénith, 39 capes chez les Diables pour
3 goals. Le gars est solide, rôdé, et Wilmots le sait mieux que quiconque.
Vermaelen :
on peut clairement s’attendre à ce que le sélectionneur en fasse un titulaire
en défense centrale, la seule inconnue demeure son physique, souvent fragile au
cours des dernières saisons. La pression, il connaît, les gros matchs, il
connaît, déjà une cinquantaine de sélections chez les Diables. Et on aime penser
que s’il a été capitaine chez les Gunners d’Arsenal et que Barcelone a déboursé
quinze millions d’euros pour s’attacher ses services, ce n’est pas pour rien.
Alderweireld :
depuis le mondial brésilien, c’est probablement le diable qui a le plus élargi
sa palette footballistique. Rapidité, solidité défensive, placement ainsi que
relance propre et précise sont ses atouts principaux. Autant dire qu’il est
polyvalent, il peut apporter du soutien sur les phases offensives tout en ayant
le coffre pour revenir en cas de contre-attaque de l’adversaire. Il est auteur
d’une saison impeccable avec Tottenham où il s’est imposé comme l’un des tout
meilleurs défenseurs centraux d’Angleterre. Malgré qu’il ait essentiellement
évolué dans l’axe durant la saison écoulée, il est habitué à ce couloir droit
puisqu’il l’a arpenté durant de nombreuses saisons, d’Anvers à Madrid, en
passant par Amsterdam.
La défense B (de
gauche à droite) :
Jordan Lukaku: Loin
d’être un titulaire en puissance, Jordan ressemblerait plutôt à un choix par
défaut. En effet, trop peu de talent et donc de possibilités pour le poste
d’arrière-gauche chez nos diables. Peut-être un rien court défensivement,
Lukaku pourrait amener un apport offensif que Vertonghen n’est pas en mesure de
fournir sur le flanc gauche. Il permettrait, tout comme Denayer sur l’autre
flanc, de laisser notre défense centrale la plus sûre. Jeune et sortant d’une
saison plus que correcte avec Ostende, Jordan Lukaku a tout du meilleur choix
possible au poste de latéral gauche.
Alderweireld-Vertonghen: Pas sûr
que cela soit la priorité de Wilmots, et pourtant quelle influence cette
charnière centrale pourrait avoir sur notre équipe nationale… Deux joueurs qui
forment l’arrière-garde de Tottenham, deux joueurs habitués à jouer ensemble dans
cette position et formant, qui plus est, la deuxième meilleure défense de
Premier League. Rien que ça… Comment ne pas donner priorité à cette paire
défensive? Celle-ci apporterait automatismes et confiance à nos diables, quel
gâchis serait-ce de voir ces deux excellents défenseurs centraux évoluer sur
les flancs.
Denayer: Défenseur
central de formation, on a pourtant vu à plusieurs reprises Jason évoluer au
poste de latéral droit avec le Galatasaray cette saison. Choix certes risqué et
contestable, mais cependant indispensable si l’on veut garder une défense
centrale Alderweireld-Vertonghen.
Nainggolan: Pas
besoin d’un long discours pour convaincre le peuple que Radja DOIT jouer un
rôle majeur dans la formation de Wilmots. Par sa détermination défensive et sa
propreté à la relance, notre ninja national apporte à la sélection un caractère
de guerrier qui semble parfois encore pêcher.
Witsel: Souvent
critiqué pour son manque de vitesse d’exécution, Axel apporte cependant une
stabilité essentielle au dispositif de Wilmots. S’il est de moins en moins
présent dans les 11 probables de la Belgique à l’Euro, il reste néanmoins
indispensable pour maintenir un équilibre entre l’attaque et la défense.
Fellaini :
rouage essentiel du système Wilmots et meilleur buteur en activité de l’équipe
nationale belge. Il comptabilise un
total de quinze goals en 65 sélections, dont quatre roses importantes durant la
campagne de qualification à l’Euro 2016. Depuis 2012, il est impliqué dans plus
de 45% des buts des diables. De par sa
taille imposante, le Bruxellois de 28 ans fait la loi dans le domaine aérien.
Il est aussi bien utile en tant que pivot qu’en tant que sangsue quand le
ballon est dans les pieds de l’adversaire ; c’est d’ailleurs ce rôle qu’il
occuperait dans une disposition pareille, juste devant la défense et derrière
le duo Witsel-Nainggolan. Un peu en délicatesse cette saison sous la houlette
de Louis Van Gaal à Manchester United, Marouane reste néanmoins ce grand
méchant loup que toute équipe aspirant à un titre majeur doit compter dans ses
rangs. Un point de fixation idéal contre des équipes qui défendent très bas et
qui laissent le jeu à l’adversaire.
– ou –
Dembélé: Il
serait, dans ce rôle, un des pions majeurs de l’équipe. Positionné juste devant
le duo de récupérateurs composé de Witsel et Nainggolan, le milieu de Tottenham
pourrait jouer un rôle primordial dans l’alimentation de nos deux stars
nationales que sont Hazard et De Bruyne. Il a prouvé, cette saison, sa faculté
d’accélérer le jeu tout en conservant son inégalable protection de balle. Ne
manquant pas de démontrer son immense classe, Moussa Dembélé est devenu
l’élément majeur du dispositif de Mauricio Pochettino chez les Spurs.
Hazard: S’il a
été fort contesté tout au long de l’exercice de Premier League 2015-2016, notre
numéro 10 a fini la saison en boulet de canon avec les Blues. Tous les signaux
sont au vert pour qu’Eden nous sorte une compétition mémorable en France cet
été.
De Bruyne: KDB
est, avec Courtois, le joueur le plus indiscutable du 11 de base de Wilmots. Sa
générosité dans l’effort et ses 20 buts/15 assits toutes compétitions
confondues sous la vareuse de Manchester City prouvent largement que notre
Belge le plus cher de l’histoire doit être un protagoniste majeur de
l’effectif. Capable d’évoluer à différentes positions, Kevin trouverait dans ce
rôle (certes légèrement décentré sur la droite) une certaine liberté lui
permettant de s’exprimer pleinement.
Origi: Voilà
probablement le choix le plus compliqué de Wilmots en vue de l’Euro. Avec 4
buteurs de renom que sont Benteke, Origi, Lukaku et Batshuayi, la tâche
s’annonce des plus ardues pour notre sélectionneur. Commençons par Benteke; peu
à son avantage depuis son arrivée à Liverpool et plus exactement depuis la
prise de pouvoir de Jürgen Klopp sur les bords de la Mersey, l’ex-standardmen
ne semble pas l’homme idéal pour endosser le rôle de sérial buteur.
Que dire maintenant de Michy Batshuayi? L’un des rares
joueurs, avec Lassana Diarra, a avoir su se démarquer malgré le naufrage total
de L’OM cette saison… Malheureusement pour lui, Michy est fréquemment nié par
Wilmots et malgré un profil très intéressant, les chances de le voir débuter
titulaire en France cet été sont très minces.
Place à celui que l’on attendait plus. Il y a à peine
quelques mois, il ne recevait plus la moindre minute de jeu sous le maillot des
Reds de Liverpool. Et si Divock Origi devenait l’arme principale de l’avant-garde
belge à l’Euro? À la suite d’un renforcement musculaire suivie d’une prise de
confiance très intéressante, Divock s’est imposé comme le numéro 9 capable de
combiner au mieux avec le reste de l’équipe. Même s’il reste freiné par une
blessure contractée à la cheville, le natif d’Ostende devrait retrouver la
forme à temps pour défendre ses chances et, pourquoi pas, devenir la bonne
surprise de l’Euro chez les diables.
– ou –
Romelu Lukaku :
l’attaquant qui a 23 ans depuis peu vient de sonner le glas d’une saison de
haut vol avec pas moins de 18 buts inscrits en 32 matchs avec son club
d’Everton. Nul doute que malgré son amour pour le club, la triste onzième place
en championnat va certainement pousser Lukaku à être plus réceptif aux appels
du pied des nombreux mastodontes qui seraient prêts à délier leur bourse pour
le faire signer. Il nous a à tous prouvé ce dont il était capable, à lui
maintenant de passer ce cap et d’être le tueur providentiel que toute la
Belgique attend depuis le départ à la retraite d’un certain … Marc Wilmots.
En bref :
L’œil du tacticien :
Cette formation est celle qui nous est la plus familière
lorsqu’on en vient à regarder un match des Diables. Selon l’adversaire et/ou le
contexte du match en cours, on aura plus tendance à mettre soit un Dembélé artiste
protégé par les deux chiens de garde Nainggolan et Witsel, soit un Fellaini
roquet, assurant une assise défensive plus stable et laissant plus de liberté
de création à Radja et Axel. Quoi qu’il en soit, il est indispensable que ces 3
larrons du milieu ne s’éloignent pas trop les uns des autres pour ne pas se
retrouver submergés. Pour palier à ce risque de surnombre, cette formation est
le plus souvent vouée à passer en 4-1-4-1 en phase défensive, avec De Bruyne et
Hazard, les électrons libres, redescendant pour apporter soutien et cohésion au
bloc défensif. Les deux derniers cités doivent également veiller à avoir la
condition physique nécessaire pour ne jamais se retrouver trop loin de leur
attaquant de pointe qui peut vite se retrouver isolé et sevré de ballons.
Le prochain dispositif présenté sera le 4-.. Ah au fait non, revenez durant la semaine si vous voulez le découvrir !
Gilles Cincinatis & Tom Oliver
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