Equipe de France. La victoire ou le chaos !
Une équipe de France "plus forte que jamais". C'est du moins ce que la plupart des médias relate. Mais au milieu de Pogba, Kanté et Payet, il réside toujours un petit doute. Ce doute sera certainement le talon d'Achille de l'EDF pendant cette compétition. France, entre espoir et pression. Analyse.
32 ans. 7 coupes d'Europe. C'est le temps écoulé depuis qu'un pays hôte n'a plus gagné la compétition qu'il accueillait. L'ironie du sort nous apprendra que c'était déjà la France, qui, en 1984, soulevait le trophée au Parc des Princes. Cette année là, seul Patrice Evra et Christophe Jallet étaient déjà nés. Depuis, la France a soulevé le trophée une fois, en 2000, plus une coupe du monde 1998 ( prononcez dix neuf cents quatre vingt dix huit, ils y tiennent).
Entre discorde et talent.
Lloris, Evra, Rami, Kanté, Pogba, Griezmann, Coman,Payet, Martial et j'en passe... Que celui qui ose dire que cette équipe de France n'a pas de talent parle maintenant ou se taise à jamais...
Après avoir cité ces stars, laissez moi énumérer quelque statistiques. Hatem Ben Arfa, 18 buts cette saison, un jeu séduisant, rapide, intouchable. Karim Benzema, 28 buts, champion d'Europe avec le Real de Madrid, titulaire incontesté des Merengues. Kevin Gameiro, une Europa League cette saison, la troisième en trois ans, 28 buts marqués. Trois joueurs refusés, trois talents gâchés, trois caractères trempés écartés du groupe par un Didier Deschamps et une Fédération Française de Football agacés.
La question que nous pouvons légitimement nous poser aujourd'hui, c'est: pourquoi ne retrouve-t-on ces soucis que chez nos voisins français ? Pourquoi n'y a-t-il pas d'affaire de sex-tape entre Hazard et Lukaku ? Pourquoi aucun joueur allemand n'a jamais dérapé à l'entraînement ? La faute à qui ? Deschamps ? Domenech ? La FFF ?
Et voilà, c'est le crash. Encore une fois, les journalistes que nous sommes se concentrent sur l'extra-sportif. "Le groupe-équipe" que Löw, Wilmots ou Conte ont formé, Domenech et et Deschamps ne l'ont jamais consolidé.
Des affaires extra-sportives, entre des gamins de 20 ans qui sont parfois plus de rock-stars que des footballeurs, on en trouvera toujours. L'affaire des hôtels et des femmes de joueurs pour les diables en 2014 au Brésil, Alba qui menace d'arracher la tête à un journaliste avant de rentrer, bredouille, du Brésil avec l'Espagne. L'extra-sportif sera toujours, et c'est paradoxal, présent au cœur du sport.
C'est ici, que la France aura un défi à relever. Sortir des poules ne sera qu'un jeu d'enfant, gagner les 4 matches suivants pour soulever le trophée est franchement jouable. Tout cela ne pourra se faire qu'à trois conditions que voici:
Des supporters fiers de leurs couleurs
Il n'y a qu'à voir lorsque l'on va au stade de France, c'est beau. Du Bleu, du Blanc du Rouge. Des Blancs, des Blacks, des Beurs. "Vous êtes conscients que si vous gagnez, Marine Le Pen perd en 2017 ?" Mouloud Achour a posé la question à Sakho, Varane et Matuidi. Ce n'est pas la première fois qu'une équipe de football associera sportif et politique. Les supporters devront être ensemble au stade, et non pas divisés dans leurs idées. Encourager chaque joueur, Olivier Giroud semblait en dessous de tout après avoir marqué hier contre le Cameroun, sifflé par ses propres supporters. La France joue chez elle, ce qui veut dire que les 60 millions de supporters français devront plus que jamais se mobiliser pour leurs couleurs. Les plus belles victoires sont celles arrachées dans les dernières secondes sous les chants des supporters amoureux de leur équipe.
Un bloc-équipe serein
Plus de citations irrespectueuses d'Anelka, plus de grève dans un bus, plus de menaces. Tout ça, c'est fini, et c'est tant mieux. Il ne faut pas avoir peur de le dire, depuis l'épisode de Krisna en Afrique du Sud, les supporters français ont peur, et les coqs ne font rien pour apaiser cette peur, dernièrement avec l'affaire Valbuena, ou encore avec Rami qui critique les choix de Deschamps. "On m'écoute et on la boucle !". Une main de fer dans un gant de velours. Le sélectionneur français fait passer un message fort à tout ceux qui cherchent à le critiquer. Et s'il n'est pas content, c'est dehors. Anelka, Valbuena et Benzema pourront en témoigner. On peut même remonter jusqu'en 2006 avec l'épisode du coup de boule de Zidane en finale. Ce fait est clairement la preuve que la sérénité de l'Equipe de France n'a rien à voir avec l'expérience ou la maturité, Zizou comptabilisait alors 108 sélections pour les Bleus.
Respect. Calme. Rigueur. Maturité. Intelligence. Cinq concepts que les coqs devront appliquer pour espérer soulever le trophée.
Produire du beau football.
Enfin ! On en parle ! L'Equipe de France joue au football ! Et oui, qui l'eût cru ? Ce n'est pas qu'une télé-réalité entre 23 jeunes ! Et pour ce qui est du sport, la France a de quoi jouer quelque chose de beau, voire très beau. Chaque poste est doublé, tous les joueurs ( à part Giroud, on le sait) ont fait une belle saison, et c'est une équipe jeune et pleine de talents. Avec Coman, Pogba et Griezmann comme icônes, Evra, Mandanda et Sissoko comme tauliers, chaque joueur aura un mot à dire. Un jeu rapide, technique et projeté vers l'avant, la France a plus que les qualités requises pour soulever ce trophée.
Ah! Si j'étais président de la République aujourd'hui (remarquez la performance qui est de placer Gérard Lenorman dans un article de foot), je n'adresserais que ces quelques mots aux joueurs: " Les gamins, mes petits, faites pas les cons, s'il vous plaît. Vous êtes capables. Just Do It."
Sylvain Anciaux
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