[SEMI-FICTION] Le rêve de tous les Belges
Dans un monde où Courtois serait designer de piscines pour enfants, Alderweireld tenancier d'un salon de tatouage pour chiens, Verthongen glacier-nomade, Witsel gogo-dancer et Hazard dealer de shit; voici à peu près avec quelle équipe les Diables Rouges poseraient leurs bagages dans le Pian-Médoc.
Dispositif: un 3-5-2 à la Conte
Mignolet :
Auteur d’une saison correcte avec des
Reds en pleine période de transition, Mignolet a enchaîné les matchs et les
performances de haut-vol. Sa présence dans le domaine
aérien lui fait le plus souvent défaut, en revanche dès qu’il s’agit d’aller
chercher un ballon sur sa ligne, le bougre est autant à l’affût qu’un touriste
japonais prêt à dégainer son Nikon pour montrer à quoi ressemblent les pavés de
la Grand Place à sa famille restée sur l’île. Il aura eu la malchance, à l’instar
de Pedretti avec Zidane à l’époque, d’évoluer au même moment de l’histoire et
au même poste qu’un ovni. Il ne devra sa place de titulaire qu’à un
empoisonnement « accidentel » de la gourde de son homologue évoluant
à Chelsea.
Boyata (DCG): La
carrière de l’ancien du Brussels et du White Star était bien partie, puisqu’il
s’en est allé très tôt dans son adolescence à Manchester City où ses
prestations convaincantes lui ont values d’être promu chez les A pour la saison
2009-10. L’argent du pétrole commence à couler à flots dans le club, autrefois
ouvrier, de la cité industrielle du nord de l’Angleterre, et s’il veut faire
partie du projet, il doit sérieusement commencer à montrer quelques progrès, ce
qu’il tarde à faire. Il enchaîne donc les prêts, pour se retrouver, à 26 ans,
et ce depuis juin 2015, au Celtic Glasgow. Il comptabilise deux apparitions
avec les Diables. En espérant qu’il ne sera pas aussi nul qu’un épisode de
l’inspecteur, Dedryck.
Vermaelen (DC) :
Vermaelen va jouer le rôle de patriarche dans cette équipe juvénile. Il va
devoir bien tenir sa place et donner des ordres clairs et précis à ses deux
acolytes. Il a pu prendre exemple durant de nombreux mois sur des monstres à ce
poste, puisqu’il jouait les doublures de Mascherano et Piqué au FC Barcelone,
rien que ça.
Meunier
(DCD) : Il est loin de dormir, et son moulin ne va
pas trop vite. Thomas serait évidemment un choix de luxe dans cette formation
où la taille combinée à la vitesse et la justesse technique prévaut encore plus
que dans la plupart des autres dispositifs. À 24 ans, toute la Belgique du
football attend du Luxembourgeois qu’il montre vraiment ce qu’il a dans le
ventre, et qu’il explose définitivement.
Fellaini :
Placé en milieu récupérateur, Marouane sera ici chargé d’assurer le rôle de
ciment entre la défense et le milieu (non il n’y aura pas de jeu de mots avec
Laurent Ciman ni de débat sur sa (non-)sélection, le soin est laissé à d’autres
journalistes de s’y pencher), avec en bonus des coups de coudes et des tacles
assassins mais « nécessaires ».
Dembélé-De
Bruyne : un peu plus haut sur le terrain, on
retrouve la paire d’esthètes qui va assurer le rôle que Fellaini ne peut (ne
doit) pas remplir, celui de rampe de lancement. L’un appuie sur le bouton
« Pirlo » et l’autre sur le bouton « Gerrard » situés tous
deux derrière leur oreille gauche. L’association que cela donnera va rendre
tout chose chaque amoureux de Premier League.
Mertens :
Le petit Dries l’a encore prouvé cette saison avec Naples, il est un joueur
frisson qui peut changer le destin d’une équipe sur un coup de rein
dévastateur. On aura bien besoin d’un joueur pareil, qui ne court pas les rues,
il faut bien le dire. Il connaît bien la très réputée défense tactique
italienne, même si de nos jours, avec la mondialisation et les flux migratoires
incessants, le football n’est pas épargné et a lui aussi droit à son
uniformisation et à une perte d’identité.
Ferreira-Carrasco :
Découvert du grand public lors d’un viol en mondiovision que Tonton Arsène
revit encore durant ses nuits les plus cauchemardesques (il avait porté le coup
de grâce aux joueurs d’Arsenal en parachevant une belle victoire 1-3 à
l’Emirates d’un slalom dont il a le secret), Yannick a depuis grandi et s’est
retrouvé dans les petits papiers de l’un des plus grands clubs de ce début de
décennie, l’Atlético de Madrid. En attendant la grande finale à Milan le 28
mai, Yannick a déjà réussi sa saison. Il a sans doute fait monter sa valeur
marchande d’au moins vingt millions. Quarante d’ici le 10 juillet prochain ?
Origi-Benteke :
la paire a évolué dans le même effectif durant toute la saison, ils parlent la
même langue et se complètent totalement au niveau du football, l’un au toucher
de balle soyeux et à la tonicité d’un patineur artistique, l’autre avec la présence
physique d’un éléphant dans un train Anvers-Bruxelles de 8h30 du matin. On
entend déjà la voix de Rodrigo sur les ondes de la chaîne
nationale : « Dégagement de Mignoleeet… qui arrive sur la tête
de Christian Benteke.. oh mais quel pivot exceptionnel mesdames et messieurs,
le ballon arrive parfaitement dans la course d’un Origi en pleine forme après
de longues semaines à l’infirmerie. Origi qui passe un défenseur, petit pont
sur le deuxième, Origi qui frappe, Origi, Origiiiiiiiii c’est la latte rentrante !!!
Neuer reste pantois, il sait qu’il ne reste plus que quelques secondes à jouer
dans cette finale et que son pays passe encore une fois à côté d’un titre
majeur après avoir éclaboussé la compétition. » They’ll Never Walk
Alone .
Mignolet
Meunier-Vermaelen-Boyata
Fellaini
Dembélé-De
Bruyne
Carrasco Mertens
Carrasco Mertens
Origi-Benteke
L'oeil du tacticien:
Cette formation est efficace uniquement si les deux
défenseurs évoluant sur les côtés assurent une bonne couverture des latéraux,
ce qui ne devrait pas poser de problème avec la jeunesse et la fraicheur de
Boyata et Meunier. Ils doivent aussi veiller à ne pas trop s’aventurer en dehors
de leur zone de prédilection ; le milieu est de toute façon bien assez
dense et Fellaini peut assurer un rendement défensif plus qu’acceptable en cas
de « période de turbulence ». En contrepartie d’un système défensif
qu’on peut qualifier de risqué, le milieu est composé de beaucoup de joueurs,
ce qui représente des solutions de passes beaucoup plus intéressantes. Et puis
pour les buteurs et le gardien, je n’ai qu’une chose à leur dire : « Vous
savez ce qu’il vous reste à faire ! »
Bonus : Tribute to Engels : voici le texte qui
aurait été consacré à Björn Engels, défenseur du Club De Bruges qui est tombé
sous le joug de la blessure à quelques semaines de l’Euro.
Engels (DC):
Comment ne pas être enthousiaste face à un joueur qui marque son premier but lors de son premier match en tant que titulaire seulement trois minutes après le coup de sifflet qui lance
les hostilités ? Tout simplement en rappelant qu’il a fait encore mieux en
marquant contre son camp seulement une minute après sa première montée au jeu
avec le FC Bruges quelques mois plus tôt en coupe d’Europe. C’est en tombant
qu’on apprend à se relever, puis à marcher, puis à courir, et ça personne ne
pourra l’apprendre au jeune Björn mieux que le jeune Björn lui-même.
Par la même occasion, son histoire résume parfaitement
bien la doctrine que chacun de nous devrait suivre pour réussir :
persévérer !
Gilles Cincinatis
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