Avant-match: Hongrie-Belgique, le piège par excellence

Les Diables poursuivent la route qui doit les mener au succès dans cet Euro 2016. Le titre se rapproche? Non, nous sommes encore loin du compte. Face à eux, les Hongrois n'auront rien à perdre, et c'est bien ça le problème.

1) Les forces en présence

a) Hongrie

La Hongrie est l'une des belles surprises de ce début de tournoi. Auteur d'une fabuleuse performance contre le Portugal (3-3), ce groupe s'est également offert l'Autriche en plus d'un partage contre l'Islande, résultat, un 5/9 et la première place du groupe F.

Le jeu Hongrois est intéressant, se base principalement sur une mentalité exemplaire. Ces joueurs ne s'arrêtent absolument jamais, sont capables d'attaquer de manière virulente, parfois sans organisation, mais souvent avec efficacité. La défense, par contre, son gardien également, sont peut-être les points faibles sur lesquels il va falloir miser le tout pour le tout en vue d'une accession aux quarts de finale.

Notons l'absence de star internationale, ce qui peut en réalité se transformer en avantage pour cette équipe. Les profils du groupe permettent de fonder un véritable collectif sans avoir à prendre en compte l'ego d'une ou de plusieurs références du ballon rond. On le sent directement tant la solidarité prime sur l'individualisme. Le joueur le plus en vue de ce début de tournoi se prénomme Dszudszak, le joueur de Bursaspor, auteur de deux buts dans cette phase finale. Il sera probablement le danger numéro un, même si, comme expliqué plus haut, c'est une équipe qu'il faudra contenir.

La Hongrie, une belle surprise.

b) Belgique

La Belgique monte petit à petit en puissance, notamment et surtout défensivement. Le quatuor semble enfin se dessiner, avec un Meunier qui se transforme en révélation au poste de back droit. 

Les Diables sortent d'une victoire compliquée mais pleine de maturité contre la Suède d'Ibrahimovic. Ils aborderont cette rencontre dans le rôle de favori qui colle à la peau de ce groupe depuis quelques mois déjà, mais qu'il n'avait encore jamais eu à porter dans le cadre d'un grand tournoi. Un élément qui pourrait être défavorable, tout en offrant la possibilité de jauger les aptitudes à gérer la pression.

Sur le papier, la Belgique est un cran au-dessus. Mais elle devra s'attendre à une équipe soudée, capable de défendre avant d'accélérer le rythme pour tenter de percer notre défense. Il nous faudra nos cadres au maximum de leurs capacités pour venir confirmer ce que tout le monde attend; une qualification pour le tour suivant. 

La Belgique prend doucement ses marques.

2) Comment faire la différence?

Pour la Hongrie, cela risque de se jouer sur la durée. Les Hongrois n'ont aucune pression, ce qui pourrait les amener à jouer sur notre point faible: le contournement de défenses compactes. Quitte à venir jouer les prolongations.

Nous connaissons tous les qualités Belges, mais la Hongrie peut tout à fait miser sur l'usure mentale d'un favori sur lequel pèse le poids de cette pression inhabituelle. Techniquement plus faibles, ces joueurs vont jouer crânement leur chance, quitte à l'emporter aux tirs aux buts. Et ils auraient torts de s'en priver.

Quand à nos nationaux, le challenge réside dans la maîtrise offensive. Les Belges risquent de jouir de peu d'occasions, mais il faudra faire preuve d'un grand réalisme. Comme expliqué, la Hongrie risque de nous attendre, ce sont les Belges qui devront prendre l'initiative. 

Face à une défense relativement lente, il faudra probablement passer par des permutations de nos trois soutiens d'attaque, De Bruyne, Carrasco et Hazard. Profiter de nos qualités techniques pour déborder ce bloc et marquer le plus rapidement possible, tout en maîtrisant le cours du match. Un challenge de grande envergure, bien plus complexe que ce que certains semblent penser. 

Dszudszak, le danger numéro un de la Hongrie.

3) Les enjeux de la rencontre

Oui, bien sûr, il y a l'enjeu d'une qualification pour les quarts de finale du tournoi. Mais en réalité, cette rencontre, pour les deux équipes, revêt un caractère symbolique, ou plutôt pédagogique. 

D'un côté, une équipe inexpérimentée à ce niveau, mais capable de jouer sur sa fougue et son unité pour venir perturber une Belgique techniquement très douée. La Hongrie n'a rien à perdre, elle pourrait néanmoins s'offrir un test de grande classe face à un groupe de très grande qualité. Battre la Belgique serait un gage de confiance, lequel permettrait d'éliminer les rares doutes qui traînent encore en chemin. L'occasion de briller aux yeux de tout un continent, de s'offrir un baroud d'honneur en prenant le meilleur sur une équipe très attendue.

De l'autre, une équipe solide offensivement qui commence enfin à prendre ses marques à l'arrière, mais encore en manque d'automatismes dans la conception du jeu. La Belgique est attendue, présentée comme la favorite absolue de sa partie de tableau. Elle se devra d'être à la hauteur, la moindre contre-performance entraînera une perte de crédibilité comparable, si pas plus importante que celle connue lors du match d'ouverture face à l'Italie. La Belgique n'a pas encore l'expérience de jouer avec une telle pression en tournoi. 

Un nouveau défi face à des équipes prétendument moins douées, que l'on a pourtant tant de mal à effacer. En fait, tous les matchs se transforment en occasion de jugement et d'estimation qualitative. Ce huitième de finale ne fait pas exception à cette règle.

KDB sera attendu côté Belge.

4) Les compos probables

Hongrie

Analyse: un onze habituel pour la Hongrie. Une équipe emmenée par un gardien réputé pour sa tenue particulière. Pas grand chose à redire, c'est une équipe attendue, peu intéressante sur la papier mais largement sous-estimée par une partie des médias, en Belgique et ailleurs. Prudence! 

Belgique

Analyse: le 4-2-3-1 classique, sans Dembélé, qui semble ressentir encore les stigmates de sa blessure contre l'Irlande. Une équipe sans réelle surprise. 

Alexandre Braeckman