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Islande. La larme à l'oeil.








Le 6 septembre2015, dans le petit stade de même pas dix mille places de Laugardalsvöllur, ne vous moquez pas s'il vous plaît, il pleut. Non, il grêle. Il est tard, et pourtant, la nuit sera courte. La nuit sera courte non pas parce que nous sommes au mois de septembre et qu'elle ne dure que quelques heures en Islande, mais parce que le pays vient de connaître un exploit. L'équipe nationale vient de se qualifier pour la première fois de son histoire pour une grande compétition de football. L'euro 2016 en France. Plus beau que la Belgique, plus beau que Leicester, l'Islande, mesdames et messieurs.


La nature contre soi.








330 000 habitants, quand on sait que la France en compte 66 Millions. La situation démographique de l'île volcanique nord-européenne subissait déjà ce souci d'effectif manquant par rapport aux autres grandes nations. Avant les années deux mille, la sélection ne comportait que deux ou trois joueurs professionnels. La météo islandaise ne permet de faire du foot que la moitié de l'année, l'autre partie étant une sorte de grande nuit hivernale. Les joueurs de la sélection racontent qu'il y a encore 20 ans de cela, ils s’entraînaient sur du sable ou du gravier les mois d'hiver, sous la neige. Et dire qu'ici, on engueule nos jardiniers pour une taupe sur le terrain sans même être capable de jouer en troisième provinciale. Voilà donc les deux éléments qui jouaient contre l'Islande depuis la sélection de son équipe nationale qui ne s'est jamais qualifiée pour un tournoi majeur.
La belle histoire.

La belle histoire commence le 9 septembre 2014. Une soirée de folie, l'équipe islandaise a battu la Turquie facilement, 3 à 0. Un mois plus tard, ils refont la même donc, en Lettonie et puis s'imposent à nouveau 2 à 0 chez eux face aux Pays-Bas. 9 points sur 9, premier du groupe A, pourquoi ne pas croire à l'exploit ?


Croire à l'exploit.


Le mental est plus que jamais gonflé à bloc au Nord de l'Atlantique. On se dit que s'il faut le faire, si ce pays doit se ramasser, c'est maintenant ou jamais ! Une génération dorée avec plusieurs joueurs bien placés dans leurs clubs en Europe. Qui peut encore les empêcher de se qualifier ? En novembre 2014, les islandais se rendent en République tchèque confiants comme jamais et... perdent 2 buts à 1, il a fallu ensuite accueillir les lettons et partager l'enjeu: 1-1. Oui mais, en Islande, l'hiver, on connaît. Ce n'est plus une tempête de neige qui fait peur, alors on reprend une lichette d'alcool, on laisse l'intempérie passer et on accueille le Kazakhstan pour un printemps islandais qui s'annonce très chaud.


Le printemps islandais.


3-0 face au Kazakhstan en guise de détonateur. Une revanche gagnée à la rage contre la Tchéquie et nous voilà aux Pays-Bas en septembre 2015. Les néerlandais se loupent une fois de plus, jouent à 10 et concèdent un penalty transformé par les islandais. 3 points historiques. Fantasque. 3 jours plus tard, les vikings reçoivent le Kazakhstan et ne doivent juste pas perdre pour décrocher un ticket européen. Match terne et mature, Sigurdsson et ses hommes ne font pas d'erreurs, mais ne tirent pas le diable par la queue. 0-0. Islande qualifiée. Peuple Déchaîné. Nuit alcoolisée. Un rêve éveille. Encore plus beau qu'une aurore boréale.









Deux journées qui n'ont plus d'importance... 1 point sur 6 contre la Lettonie et la Turquie, pas trop mal pour une équipe qui a la gueule de bois. 330 000 islandais ont rendez-vous avec l'histoire dès le 10 juin prochain.
Et maintenant, on fait quoi ?

Tout le monde dit que l'Islande a déjà créé l'exploit en se qualifiant pour la France, tout le monde, sauf l'équipe en elle-même. Tous. Ils veulent aller plus loin. Vivre le rêve jusqu'au bout. Voyons voir leurs chances.

L'Islande a cette petite particularité d'avoir deux sélectionneurs. Un merveilleux tandem Hallgrimsson/Lagerbäck qui a ramené l'équipe de la 112ième à la 36ième place du classement FIFA. Qui a dit que Wilmots était un génie ?

Krasnodar, Bâle, Kaiserlauten, Swansea ou Nantes. Les joueurs n'appartiennent pas aux meilleurs clubs européens mais il y a du potentiel. Avec une vedette, l'ancien joueur du Barca, Gudjohnsen, 37 ans aujourd'hui qui pourra faire bouger les choses par son expérience et son vécu.

L'Islande sera dans le groupe F, avec le Portugal, la Hongrie et l'Autriche. Sauf surprise, la première place de ce groupe facile est réservée aux portugais, les islandais pourront compter sur leur défense qui aura du travail dans une poule qui compte comme attaquants Ronaldo, Nani ou Dzudzak. Les nordistes affronteront d'abord les portugais et doivent ensuite viser un 6 sur 6 ou au moins un 4 sur 6 et espérer les barrages. Et c'est jouable. C'est jouable parce qu'ils ont la flamme, ils sont en confiance après une victoire au caractère en Grèce et des buts marqués à chaque match. Après les poules, advienne que pourra, mais l'histoire sera et demeure déjà belle.

Une seul bémol, Gylfi Sigurdsson et Aron Gunnarson, stars de l'équipe islandaise ne pourront pas disputer l'Euro car ils sont blessés. Ce sera une raison de plus pour les vikings de jouer leur jeu compact et solide derrière et dans le milieu.

A noter que le sélectionneur Hallgrimmson démissionnera à la fin de la compétition pour se consacrer pleinement à son métier de dentiste. Il pourra jouer de ce fait pour booster les joueurs en les menaçant de faire sauter leurs plombages s'ils ne donnent pas tout.


En bref, personne n'attend l'Islande dans cette compétition mais quoiqu'il arrive, c'est un tournoi réussi. Allez, peu importe leurs scores à l'Euro, on les excusera rien que pour leurs paysages. On vous laisse avec un ciel islandais, et nous vous souhaitons une agréable visite sur Devils'Fan !




Sylvain Anciaux




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