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Une Belgique à deux visages s'impose contre les Norvégiens

19 h 52, la Belgique tout entière pousse un ouf de soulagement. Les Diables Rouges s’imposent 3-2, après 90 minutes intenses.
























Pourtant, les choses avaient bien commencé pour les Belges. Dans un stade en ébullition, dès la première minute de jeux, on sent que l’équipe en veut et pousse vers l’avant. La défense norvégienne est débordée. Après 2 minutes seulement, Kevin De Bruyne lance un Lukaku survolté en profondeur. Dribble. Shot. But. Nyland, le gardien norvégien, ne bouge pas. 

Le stade explose, encore un peu plus, et l’équipe joue libérée. Déjà, on se dit que le match d’aujourd’hui sera bien différent de celui de mercredi. De part et d’autre du terrain, les lignes belges sont resserrées. Mertens, visiblement heureux d’être titulaire aujourd’hui, virevolte sur son flan. On sent qu’il a envie de faire ses preuves. Le milieu semble en confiance, lui aussi. Witsel tente une frappe, en puissance. Le gardien est battu, mais le tir passe de peu à côté.  

Les diables brillent. Mais déjà, quelques nuages se profilent à l’horizon. Denayer fait quelques erreurs, sans conséquence. L’axe défensif semble rattraper les manquements du jeune back droit. À la 21e minute, le match bascule. Nainggolan, jusqu’alors auteur d’une excellente prestation, perd bêtement le ballon au 35 mètres, juste devant la défense. Johanssen en profite, récupère le ballon, au nez et à la crête du joueur de l’AS Roma. Il la passe à King, qui tire. Courtois est battu. 1-1. La défense ne peut rien faire.

Coup dur pour les Belges, clairement déstabilisés. La physionomie du match change du tout au tout.

Jordan Lukaku, pourtant back gauche, essaye d’accélérer le jeu. Offensivement, il fait ses preuves. Il manque même d’offrir l’assist à son frère, qui loupe totalement sa reprise de la tête. 
Mais à la 40e, le joueur ostendais se troue. Dans la surface, il est totalement effacé et Berisha passe. Il frappe fort, mais le gardien de Chelsea fait un arrêt énorme. 

Le danger se fait lourd : quelques minutes plus tard, King frôle le doublé. Dans le dos de la défense, il accélère et, d’un crochet intérieur, élimine Alderweireld. Frappe non cadrée.

Les diables rentrent au vestiaire, avec un seul tir cadré à leur actif. Des statistiques indignes d’un aspirant champion d’Europe.

Quand les diables remontent sur le terrain, on espère revoir l’équipe qui déroulait en première partie de première mi-temps. Et on pense l’avoir retrouvée : Witsel et Debruyne se trouvent bien et le Liégeois, encore une fois, tente une frappe lointaine. Cadrée, cette fois. Le portier norvégien est attentif et repousse le tir dans les pieds d’un De Bruyne qui ne profitera pas de l’occasion.

Malheureusement, car l’action suivante sera la bonne pour les norvégiens. En reconversion offensive, Berisha repique dans l’axe. Les défenseurs centraux ne bronchent pas. Il frappe, en pleine lucarne, et Courtois ne peut rien. Les Norvégiens prennent la tête.

Cette fois, les diables ne retombent pas dans leurs travers. Le capitaine veut prendre ses responsabilités. Il déborde la défense norvégienne et trouve parfaitement Lukaku qui ne coupe pas bien la trajectoire. 

À la 69e, les efforts des Belges se concrétisent. Romelu Lukaku dans l’axe combine avec Kevin De Bruyne à droite et Eden Hazard. Le capitaine égalise, de la tête. Quelques occasions et 5 minutes plus tard, Laurent Ciman, sur le terrain depuis quelques minutes seulement, trouve à son tour le chemin du but sur un corner de Mertens. La Belgique exulte, et les équipiers du défenseur aussi. C’est que le joueur de l’Impact est particulièrement apprécié dans le vestiaire, pour ses qualités humaines et son âme de leader sur le terrain.

Les Belges en veulent encore, à l’image d’un Hazard survolté, mais malheureusement souvent victime des fautes des Norvégiens.

Mertens laisse sa place à Origi, Hazard cède la sienne à Dembélé. Les supporters sont comblés. Coup de sifflet final. Soulagement.

Les enseignements du match

Le match est loin d’avoir été facile, donc. Et si cette fois, l’issue du match nous a été favorable, il convient d’en tirer les conclusions pour qu’à l’Euro, on ne reproduise pas les erreurs qui ont bien failli nous coûter la victoire aujourd’hui.

Dans le secteur défensif

Une défense inédite pour pallier aux absences qui commencent à s’amonceler. L’attente était grande, car jusqu’ici, aucune composition n’avait vraiment fait ses preuves.
Au final, la paire centrale Vertonghen/Alderweireld n’aura pas démérité, mais n’a pas non plus été irréprochable. Quelque peu attentistes sur le deuxième but, les deux joueurs de Tottenham n’auront pas réussi à tenir le zéro derrière. On reste persuadés qu’ils peuvent faire plus, à l’avenir.

Sur son côté gauche, on aura beaucoup vu Jordan Lukaku. Ses offensives ont fait mal et ses centres trouvent très souvent la tête de son frère. Malheureusement, pour le même prix et sans des arrêts 5 étoiles de Courtois, il aurait été responsable de deux buts. N’oublions pas que, même si ses incursions sur le flan font du bien offensivement, sa tâche première est de défendre.

Denayer, lui, n’a pas vraiment tiré son épingle du jeu. Quelques erreurs auraient également pu couter très cher aux diables rouges.

Son remplaçant, Laurent Ciman, a pour sa part été impérial dès sa montée au jeu. Une belle revanche pour le défenseur, qui n'avait pas été sélectionné dans la première liste des 23 de Marc Wilmots. Acclamé par les supporters, le sera-t-il aussi par le sélectionneur et prendra-t-il, lundi prochain, la place de titulaire de son homologue jettois ?

Dans le secteur du milieu

Witsel et Nainggolan ont tous deux fait une belle prestation jusqu’à l’erreur du Romain qui aboutit malheureusement à un but. Le coup de massue passé, Nainggolan a continué à faire son jeu, beaucoup plus discret qu’au début du match.

Le Liégeois, lui, a continué à jouer vers l’avant jusqu'à son remplacement. À deux reprises, il manque de marquer un but. Monté à la 60e environ pour peser sur la défense, Fellaini n’a pas véritablement su se créer des occasions.

Le jeu de Kevin Debruyne, le petit génie de Manchester, a été entaché de quelques déchets qu’on n’a pas l’habitude de voir chez lui. La fatigue, sans doute. Malgré cela, il reste une figure incontournable de la formation belge, en étant auteur de deux assists. Un peu trop incontournable, peut-être : il faudra apprendre à ne pas être uniquement dépendant de ses bonnes prestations si on veut aller loin à l’Euro.

Dans le secteur offensif

Au départ, c’est Mertens, habituellement « joker de luxe », Hazard et Lukaku qui sont alignés par le sélectionneur.

Lukaku a directement rassuré, en marquant très vite. Par la suite, il a su se créer plusieurs occasions. Malheureusement, il en manque beaucoup, qui paraissent parfois bien trop faciles. Avec plus de précision, il aurait pu placer les Belges sur orbite et éviter le stress de fin de rencontre.

On aurait pu voir plus Hazard, en début de rencontre. Il faut dire que le capitaine était constamment tenu par un ou deux hommes, comme à son habitude. Quand il a pu se dépatouiller de ce marquage à la culotte, le Brainois a su se montrer très dangereux. Victime de beaucoup de fautes, il a fait ce que beaucoup attendait de lui : incarner le leader qu’on attend, assumer son rôle de capitaine et conduire son équipe à la victoire. C’est d’ailleurs lui qui libère son équipe.

Mertens, lui, était survolté. Lassé d’être considéré comme un remplaçant de premier choix, il avait à cœur de montrer qu’il est, lui aussi, un pion incontournable sur l’échiquier belge. Auteur d’un assist, il a su se créer de nombreuses occasions. Malheureusement pour lui, il n’a pas réussi à les concrétiser.

Les remplaçants sont montés tard et n’ont pas eu l’occasion de montrer beaucoup.

D’un point de vue global, on apprécie l’envie montrée par l’équipe. Pour réussir à s’imposer après avoir été mené toute la première partie de la deuxième mi-temps, il faut du courage et de la motivation, valeur indéniablement montrée par les acteurs du jour. Mais au vu des qualités évidentes de l’équipe, il est inquiétant de voir qu’on n’arrive pas à s’imposer sans se faire peur. Alors, cette équipe peut-elle aller loin dans le tournoi européen ? Le compte à rebours est lancé.

Florine Lorquet 


Belgique : Courtois, J. Lukaku, Vertonghen, Alderweireld, Denayer, Nainggolan, Witsel, De Bruyne, E. Hazard, Mertens, R. Lukaku.


Norvège : Nyland, Aleesami, Forren, Hovland, Svensson, King, Selnaes, Johansen, Berisha, Henriksen, Diomande.

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