De Braine à Stamford Bridge ou le destin d'un prodige belge : Portrait d'Eden Hazard

Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs joueurs de la planète. A seulement 25 ans, Eden Hazard éclabousse le monde du football de sa classe. Le football semble tellement facile quand on voit l’aisance du Belge balle au pied et pourtant, Hazard reste humble. A l’interview, on a l’impression qu’il s’adresse à une bande de potes. Cette année pourrait marquer un tournant dans sa carrière. Eden Hazard veut remporter l’Euro en tant que capitaine des Diables. Un rêve qu’il compte bien réaliser avant d’en poursuivre un autre, devenir le meilleur joueur du monde.

Eden Hazard voit le jour le 7 janvier 1991 à Braine-le-Comte et le football, il l’a déjà dans le sang. Son père Thierry évoluait en deuxième division à La Louvière où il rencontrera Carine, la mère d’Eden, attaquante en division 1 belge. Enceinte, elle continuera à jouer ce qui, selon elle, explique le sens du but du Brainois. Il grandira juste à côté du stade local, n’ayant qu’à enjamber une barrière pour se retrouver sur ce qui deviendra le théâtre de ses premiers exploits footballistiques. Après avoir joué quelques années à Braine, il arrive à Tubize à l’âge de 12 ans et déjà là, on comprend qu’il a ce petit plus qui fera de lui un joueur exceptionnel.

Le départ pour Lille et la révélation

Eden a 14 ans quand Lille contacte ses parents pour transférer le jeune prodige. Malgré les propositions des clubs belges, Eden file en France. Deux ans seulement lui suffiront pour débarquer au sein du groupe pro, comme le souligne Jean-Michel Vandamme directeur du centre de formation du LOSC : « Cela ne servait plus à rien de le laisser avec les jeunes du centre de formation parce qu’il voyait plus vite, il agissait plus vite, il jouait à un niveau qui ne correspondait pas à celui de ses coéquipiers, alors nous l’avons intégré au groupe pro à seize-ans. Face à ses qualités et sa capacité mentale à aller vers le haut niveau nous n’avions plus le choix. ».

A 16 ans, un soir de novembre 2007, il effectue ses débuts en Ligue 1. Dix mois plus tard, il inscrit son premier but en L1 face à Auxerre. Durant la saison 2008/2009, Hazard sera titulaire et décisif pour le LOSC au point de devenir « Meilleur espoir de L1 », titre qu’il glanera à nouveau la saison suivante.

C’est également à cette période qu’il est sélectionné pour la première fois en équipe nationale. Le 19 novembre 2008, il monte au jeu pour sa première sélection face au Luxembourg à seulement 17 ans. Il faudra attendre 2011 pour le voir inscrire son premier but avec le maillot de Diables.

L’explosion avant de traverser la Manche

2011, Hazard porte le LOSC

2011 est l’année d’Eden Hazard. Doublé coupe/championnat avec Lille, titre de meilleur joueur de Ligue 1, rien n’arrête le Belge et surtout pas les défenses adverses, mais Hazard ne s’arrête pas là. Après une campagne européenne décevante, notre pépite redouble d’efforts en championnat. Comme un signe du destin, il reçoit le N°10 et devient le chef d’orchestre de son équipe. Il hausse son niveau de jeu et permet à Lille de terminer 3eme du championnat de France. Un résultat inespéré suite aux départs de Yohan Cabaye, Gervinho et Adil Rami. Hazard termine la saison avec 20 buts et 15 passes décisives. Il sera méritoirement désigné, pour la deuxième année de suite, meilleur joueur de Ligue 1. Le sentiment du devoir accompli, Hazard peut partir la tête haute.

Transféré pour 40 millions d’Euros à Chelsea, Eden va côtoyer les plus grands et ce, sans complexes. Après une arrivée remarquée et une saison couronnée par une nomination pour le titre de meilleur joueur de l’année en Premier League et une place dans le 11 type de la saison, Hazard devient incontournable. Élu meilleur joueur du championnat en 2014, il est champion avec Chelsea en 2015. Ses stats sont impressionnantes et il est de nouveau élu meilleur joueur de Premier League.

Hazard va mettre toute l’Angleterre à genoux en seulement deux saisons 

Petit passage à vide avant l’Euro

Sa saison 2015 sera sans doute la plus difficile de sa carrière. Hazard ne parvient pas à retrouver le niveau de jeu qui fut le sien les dernières années. Miné par les blessures, sa saison est à l’image de celle du club, décevante, au point d’alimenter les rumeurs de transfert. On le cite au Réal où son idole, Zidane, est devenu entraîneur. Pourtant, l’arrivée de Gus Hiddink, suite au départ de Mourinho, donne un second souffle aux Blues, qui entament alors leur remontée jusqu’à la 10eme place. Hazard effectue une belle fin de saison, de bon augure avant le début d’un Euro capital pour les Belges. 

L’équipe nationale : Je t’aime, moi non plus

Les débuts d’Hazard en équipe nationale sont difficiles. Le Brainois ne parvient pas à s’adapter au jeu de la sélection. Il multiplie les rencontres décevantes et son entente avec le sélectionneur fédéral de l’époque, Georges Leekens, est au plus bas. Ce dernier lui reproche sa nonchalance et exigera beaucoup de lui, trop peut-être. Cette relation se détériorera avant d’atteindre son paroxysme suite à la saga du Hamburger. Après ses 3 matchs de suspension, Hazard revient la rage au ventre et inscrit son premier but en sélection.

Mais c’est l’arrivée de Wilmots qui le libère complètement. Hazard commence à enchaîner les prestations correctes même si son niveau reste en deçà de celui qu’il a à Chelsea. Il prend part à la Coupe du Monde en 2014 mais ne laissera pas un souvenir indélébile aux spécialistes et critiques de la presse étrangère.

Conscient qu’il doit une revanche à ses supporters, il aborde l’Euro 2016 avec le statut de capitaine suite à la blessure de Kompany. Hazard veut prouver qu’il est un grand, rattraper sa saison décevante à Chelsea et surtout, offrir à la Belgique son premier titre dans une compétition internationale.

Belgique-Hongrie, Hazard impressionne les observateurs

Il en a parcouru du chemin depuis ses premières touches de balles à Braine à l'age de 5 ans et pourtant Hazard reste un "gamin". Farceur, sympathique, toujours le sourire aux lèvres et bout en train à l'image de son fou rire lors d'un speech de Branislav Ivanović, Eden a séduit la Belgique mais aussi l'Europe. Notre petit prince entend bien éclabousser une nouvelle fois la planète foot de son talent et ce, pour le plus grand plaisir des supporters belges!

B.Verpoorten